Les contours du DPE 3.0 se précisent peu à peu. Érigé par la loi Énergie-Climat en outil incontournable dans la stratégie de rénovation énergétique, le diagnostic sera profondément revu et corrigé en 2020. Portrait robot du futur DPE.
Question de mois, assure-t-on du côté du ministère. Les délais semblent (très) courts, mais les pouvoirs publics veulent à tout prix boucler la réforme pour le début du printemps. Le temps presse, au 1er janvier 2021, le DPE deviendra opposable (sauf dans ses recommandations). Ce qui suggère que le nouveau diagnostic soit bel et bien opérationnel. Si certains aspects du nouveau DPE demeurent toujours en discussion et seront tranchés au cours des prochaines semaines, on dispose d’ores et déjà de quelques certitudes.
Exit, la méthode sur factures. Peu de monde devrait s’apitoyer sur le sort de la méthode des relevés, critiquée de longue date parce qu’elle notait davantage le comportement des occupants et non les qualités intrinsèques du bien. La Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP) l'a dit et redit, la méthode sur factures sera supprimée et la méthode conventionnelle 3CL-DPE généralisée à tous les logements. Quelle que soit la date de construction.
Une méthode de calcul revue et corrigée. Ce qui était d'abord un simple toilettage lorsque la réforme a été lancée fin 2018-2019, ressemble de plus en plus à une refonte de la méthode de calcul 3CL-DPE. Le nouveau diagnostic doit ainsi prendre en compte les modes constructifs dans l’ancien, revoir le coefficient de conversion d’énergie primaire (CEP pour les intimes) qui handicapait fortement le chauffage électrique, prendre en compte le confort d’été, simplifier les masques devant les fenêtres, et on en passe.
Des recommandations enrichies. On l'a dit, le nouveau DPE doit jouer un rôle essentiel dans la politique de rénovation énergétique, en éclairant les propriétaires sur les (bons) choix à faire. Plutôt qu’un catalogue de recommandations, le nouveau DPE devra donc privilégier un ou plusieurs bouquet(s) de travaux permettant d’atteindre une performance énergétique minimale. Des montants estimatifs de travaux ? Pourquoi pas, le ministère y songe. En revanche, il ne semble plus question d’une estimation en euros des économies d’énergies. Plusieurs arbitrages doivent encore intervenir, car le DPE n’est pas non plus un audit énergétique.
De nouveaux usages pris en compte. On ne discute pas, c’est une directive européenne qui l'impose (n°2018-844 du 30 mai 2018) et qui laisse aux Etats membres jusque mars 2020 pour traduire ses exigences en droit national. Là où l’actuel diagnostic se limite à trois usages (production d’eau chaude, chauffage, climatisation), le DPE 3.0 ira un peu plus loin en incluant l’éclairage et les systèmes auxiliaires tels que la ventilation.
12 Novembre 2019