On parle beaucoup de rénovation énergétique ces derniers temps, mais très peu d’amiante. La Direction générale du travail (DGT) adresse une petite piqûre de rappel pour sensibiliser à l’indispensable repérage amiante avant-travaux (RAT ou RAAT). Y compris chez le particulier.
Peu importe les travaux, puisque la réglementation ne fait pas vraiment de distinction. Qu’il s’agisse de démanteler un bâtiment couvrant plusieurs hectares, ou de changer simplement une fenêtre, le repérage amiante avant-travaux réalisé par un opérateur certifié avec mention (obligatoire depuis le 1er juillet 2020) reste indispensable dès que le permis de construire du bâtiment a été déposé avant le 1er juillet 1997.
Car l’amiante se rencontre aussi chez le particulier, bien plus qu’on ne le croit. Le menuisier qui vient changer une fenêtre pourrait tomber sur un mastic de vitrage ou un joint d’étanchéité amiantés. Idem pour le chauffagiste chargé de remplacer la vieille chaudière fuel, qui contient peut-être des tresses ou joints eux-aussi amiantés… Plus de 3 000 matériaux et produits contenant de l’amiante ont été introduits dans la construction. On en a mis partout, et un peu plus encore dans ces bâtiments de la deuxième moitié du 20e siècle, qui correspond à l’ère du tout-amiante ; ceux, justement, qui sont souvent considéréscomme énergivores, et où des travaux de rénovation s’imposent.
Le bénéfices du RAT
Si l’obligation de repérage avant-travaux est aujourd’hui entrée dans les mœurs auprès des maîtres d’ouvrage du public ou duprivé, sur les petits chantiers menés chez le particulier, soyons honnêtes, elle passe souvent à la trappe. De quoi s’inquiéter alors que le gouvernement promet une massification de la rénovation énergétique. Car plus on va rénover, plus on risque de taper dans l’amiante.
Le risque est d’abord sanitaire. En intervenant sur des matériaux et produits amiante, le menuisier, le chauffagiste ou l’électricien, pourrait dégager des fibres exposant à la fois les intervenants de chantier et les occupants du logement. Le risque est aussi économique, car en cas de découverte d’amiante en cours de chantier, l’entreprise devra stopper net ses travaux pour ne pas mettre en danger ses salariés. Prière de faire intervenir une entreprise de désamiantage dans l’urgence, avec tout ce que cela suggère de frais supplémentaires.
Pour sensibiliser professionnels et particuliers au RAT, la Direction générale du travail diffuse depuis septembre une brochure rappelant les obligations de chacun, et les bienfaits d’un repérage réalisé dans les règles de l’art. Car si ce diagnostic aforcément un prix, il représente aussi une garantie pour un chantier serein. D’autant que ce repérage chez le particulier, certes plus poussé qu’un constat vente ou un DTA, mais circonscrit au périmètre des travaux, n’est pas forcément très onéreux :« environ 1 % du montant des travaux, soit en moyenne 10 euros /m² », selon la DGT, mais pour un « bénéfice conséquent aux plans humain, social et économique ».
19 Novembre 2020