Dans les textes, les anciens DPE pourront être utilisés jusque fin 2022, voire jusque fin 2024 pour les plus récents. En théorie… Car en pratique, dès le 1er juillet 2021, bon nombre de DPE deviendront obsolètes et devront être refaits.
Le DPE conserve ses dix ans de validité, sauf ceux réalisés avant le 30 juin 2021. Pas question pour autant de refaire tous les diagnostics dès le 1er juillet. Quand on sait que 35 000 DPE sont produits chaque semaine en France, cela semble carrément impossible. Du coup, le ministère a opté pour une période de transition durant laquelle anciens et nouveaux DPE seront forcés de cohabiter.
Petit rappel, les actuels DPE resteront donc valables :
- jusqu'au 31 décembre 2022, pour ceux réalisés entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017 ;
- jusqu'au 31 décembre 2024, pour ceux réalisés entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 (*).
Quid des DPE sur factures ?
En pratique, bon nombre des anciens diagnostics seront cependant à refaire dès le 1er juillet 2021, lors d’une location ou d’une vente. On pense d’abord aux DPE réalisés selon la méthode sur factures. Appliquée dans les logements collectifs et anciens (avant 1949), cette méthode disparaît. Quand on sait que ce modèle reposait sur les habitudes des occupants, non sur les performances intrinsèques du bâtiment, et qu’une fois sur cinq, le DPE restait sans étiquette -faute de factures-, il paraît logique que tous ces diagnostics soient refaits après le 1er juillet, quelle que soit leur validité restante.
Pour certaines locations, cela risque même d’être une obligation. Depuis le 1er janvier 2021, on le rappelle, pour augmenter un loyer en zone tendue, le propriétaire-bailleur doit montrer que son logement n’est pas classé F ou G. Et selon le décret (*) qui encadre la mesure, le DPE doit être réalisé selon la méthode conventionnelle et avoir moins de quatre ans.
C’est aujourd’hui vrai pour les 28 agglomérations dites en « zone tendue », ça risque de le devenir rapidement pour n’importe quel logement loué en France. La grande loi « Climat et résilience » actuellement examinée à l’Assemblée nationale, promet en effet d’étendre la mesure à tout le territoire dès 2022.
Sauts de classe
Autre cas de figure, les logements classés en E, F ou G. Pas d’obligation formelle de refaire les diagnostics, mais une recommandation. Le ministère de l’Écologie conseille « aux propriétaires qui loueraient un logement classé actuellement E, F ou G de faire réaliser un nouveau DPE sans attendre la fin de (la) phase transitoire compte tenu du changement qui pourra intervenir sur l’étiquette du logement ».
Question de bon sens. Car avec la nouvelle méthode et les curseurs de classes énergétiques qui bougent, ancien et nouveau DPE ne donneront pas forcément la même étiquette énergétique. En clair, de nombreux logements risquent de gagner ou de perdre une classe. Le ministère s’est livré à un exercice de simulation, quelque 800 000 logements aujourd’hui classés F basculeront en E, et, inversement, autant de biens devraient quitter cette zone rouge. Autrement dit, les passoires énergétiques d’aujourd’hui ne sont pas forcément celles de demain. Et sans un nouveau DPE, impossible de savoir où se classe le bien.
(*) Décret n° 2020-1610 du 17 décembre 2020 relatif à la durée de validité des diagnostics de performance énergétique.
(**) Décret n° 2020-1818 du 30 décembre 2020 relatif au critère de performance énergétique conditionnant l’évolution de certains loyers dans le cadre d’une nouvelle location ou d’un renouvellement de bail pris en application de l’article 18 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989.
12 Mars 2021